^Aliyy fils de Abou Talib

 

Il est notre maître le père de Al-Haçan, Abou l-Haçan, ^Aliyy fils de Abou Talib, fils de ^Abdou l-Mouttalib fils de Hachim, fils de ^Abdou Manaf. Il est le fils de l'oncle paternel du Messager de Allah et le gendre du Prophète. Il est le père de Al-Haçan et Al-Houçayn. Il était le premier des enfants à être entré en Islam. C'était un des illustres de cette religion. Il était l'un des conquérants et des courageux des plus reconnus. Il était un modèle pour les ascètes et faisait partie des plus réputés des orateurs, des éloquents et des savants qui œuvrent conformément à leur science. Sa mère est Fatimah fille de 'Açad, fils de Hachim. Il est né dix ans avant l'avènement de la mission de notre maître Mouhammad. Il avait grandi dans la maison du Prophète Mouhammad salla l-Lahou ^alayhi wa sallam. Et il était surnommé Haydarah. Il était dit que c'était sa mère qui lui avait donné ce surnom.

 

Pour ce qui est de son appellation Abou Tourab, c'est le Messager de Allah qui le lui avait donné. Cette appellation a plus d’une histoire. Un jour, le Messager était entré chez Fatimah, sa fille qui était l'épouse de ^Aliyy, et  l'avait interrogée au sujet de ^Aliyy.Il lui avait dit :

 


أين ابن عمِك 

 ('Ayna bnou ^ammik)


ce qui signifie: « Où est le fils de ton oncle paternel». 

Elle répondit : « Il est là-bas, allongé dans la mosquée ». C'est alors que le Messager de Allah partit le voir. Il le trouva allongé mais sa cape avait glissé de son dos. Le Prophète se mit à enlever le sable (tourab) qui était collé à son dos en lui disant :


اجلس أبا تراب 

('Ijlis 'aba tourab)


ce qui signifie : « Assieds-toi Abou Tourab ».


Par Allah, il n'y avait pas autre que le Messager de Allah qui lui avait donné cette appellation et il n'y avait pas un surnom que ^Aliyy aimait plus que ce surnom. Par ailleurs, une grande épreuve s'était abattue sur Qouraych. Abou Talib qui était le père de ^Aliyy avait beaucoup d'enfants et peu d'argent. C'est alors que le Messager  avait pris ^Aliyy chez lui avant même qu'il ne commence à recevoir la révélation. Al-^Abbas le frère de Abou Talib et l'oncle du Prophète avaient pris en charge Ja^far pour alléger la charge à Abou Talib.

 

  •           ^Aliyy, que Allah l’agrée, était présent lors de différentes batailles, aux côtés du Messager de Allah salla l-Lahou ^alayhi wa sallam. Et il avait un rôle important. Il a montré un courage étonnant. Le Messager lui a donné la bannière à plusieurs occasions. Et le Messager de Allah, quand il avait mené la première bataille de Badr, il avait donné à ^Aliyy la bannière blanche. Et lors de la grande bataille de Badr, il y avait devant le Messager de Allah deux bannières noires. L’une était avec ^Aliyy, qu’on appelait Al-^Ouqab, et l’autre était avec un des ‘Ansar. Et le Messager de Allah lui avait ordonné de combattre en duel Al-Walid Ibnou ^Outbah. Et ^Aliyy l’a tué.

Lors de la bataille de ‘Ouhoud, notre maître ^Aliyy, a tué trois des chefs de bataillons qui étaient connus pour leur grande animosité pour l’Islam. Il était à la force de l’âge, pleins de force et de foi.

Et lors de la bataille de Al-Khamdaq, quand certains associateurs étaient venus sur leurs chevaux, parmi lesquels il y avait ^Amir Ibnou ^Abdou Wad Al-^Amiriyy, qui faisait parti des plus forts arabes réputés, et il était âgé à ce moment-là, quand il s’est arrêté avec son cheval, notre maître ^Aliyy lui a  dit : « Je t’invite à adorer Allah, à suivre Son Messager, et à l’Islam ». Il lui a répondu : « Je n’ai pas besoin de cela ». Il lui a dit : « Je t’invite alors à me combattre en duel ». Il lui a dit : « Pourquoi donc, fils de mon frère ? Par Allah, je n’aimerais pas te tuer ». Alors ^Aliyy lui a dit : « Mais moi, par Allah, j’aimerais te tuer ». C’est alors que ^Amirou s’est échauffé et il est descendu de son cheval qu’il a renvoyé. Puis il s’est dirigé vers ^Aliyy. Et ils se battus. Et ^Aliyy l’a tué. Et ses chevaux sont repartis perdants. Et c’était là un courage rare de la part de Abou l-Haçan.

Lors de la bataille de Kahybar, connue chez les gens des biographies, il avait tué Marhab, un chef de guerre des mécréants des fils de ‘Israil. Et notre maître ^Aliyy, que Allah l’agrée, l’a tué malgré sa grande carrure, au point que son épée soit arrivée jusqu’à ses molaires. Et tous les gens de la bataille avaient entendu le coup. Et lorsque le bouclier est tombé des mains de notre maître ^Aliyy, il a pris une des portes de la forteresse qu’il a utilisée comme bouclier. Et il l’a gardée dans sa main, en combattant, jusqu’à ce que Allah lui accorde la victoire. Puis il la jetée de sa main quand il a terminé. Et cette porte nécessitait huit personnes pour la déplacer et non pas pour la porter, tout comme cela a été rapporté de Abou Rafi^, l’affranchi du Messager de Allah.

Notre maître ^Aliyy est celui qui avait également tué Al-Houwayditou Ibnou Naqit, celui qui avait dit du mal du Messager de Allah et qui nuisait énormément au prophète alors qu’il était à la Mecque.

Lors de la bataille de Hounayn, ^Aliyy, que Allah l’agrée, était resté ferme et a persévéré avec les musulmans qui étaient aux côtés du Messager de Allah, tout comme il avait persévéré le jour de la bataille de ‘Ouhoud et ailleurs. Et chaque fois que nous révisons les conduites et les batailles, nous trouvons le nom de ^Aliyy, que Allah l’agrée, éclatant. Il avait passé sa vie défendant la religion agréée par Allah et il levait haut la parole de l’Islam.

 

  • Il était, que Allah l'agrée, un homme de taille moyenne,  à la peau couleur du blé. Il avait une barbe large de couleur blanche qu'il ne teignait pas. Il l'avait teinte une fois avec du henné puis avait abandonné. Il avait de larges épaules et de grands et fins biceps. Il avait un beau visage, des mollets musclés et fins à leurs extrémités. Il avait de grands yeux de couleur très noire contrastant avec le blanc et sur lesquels avait été vu une fois, du kouhl. Il était parmi les plus courageux des compagnons. Il était de ceux qui avaient le plus de connaissance pour émettre des jugements et de ceux qui étaient les plus ascètes dans le bas monde. Il ne s'était jamais prosterné pour une idole. Lorsqu'il marchait, il était ferme et décidé. Il n'avait jamais mené un combat avec quelqu'un sans qu'il n'ait eu le dessus. Il était courageux et toujours victorieux de ceux qu'il rencontrait.

Il a été rapporté que Mou^awiyyah avait dit à Dirar As-Souda'iyy : « Décris-moi ^Aliyy ». Il lui avait répondu : « Evite-moi cela ». Mais il lui avait dit : « je veux que tu me le décrives ». Il dit : « S'il est nécessaire que je le décrive, par Allah, il était très fort, il parlait peu mais bien, il était juste lorsqu'il émettait des jugements, la science jaillissait de tous ses côtés et la sagesse sortait de sa bouche. Il évitait le bas monde et sa beauté et il trouvait le plaisir dans la nuit et sa solitude. Il était beau et très éloquent, il méditait beaucoup. Il était parmi nous comme l'un d'entre nous. Il nous répondait lorsque nous l'interrogions et il était tellement proche de nous que nous ne lui parlions presque pas avec égard. Il avait beaucoup de respect pour les gens de la science. Il rapprochait de lui les miséreux. Le plus fort n'avait pas espoir que ^Aliyy dise quelque chose de faux pour l'aider et le plus faible ne perdait pas espoir que ^Aliyy lui donne justice. Je témoigne qu'une fois, alors que la nuit était tombée et que les étoiles étaient nombreuses dans le ciel. Je l'avais vu ayant pris sa barbe dans sa main en train de gémir comme le malade. Il pleurait comme celui qui était chagriné et disait : « Ô toi bas monde, va entraîner quelqu'un d'autre que moi ! Est-ce que tu veux me provoquer ou quoi ?! Je t'ai divorcée par trois fois et il n'y a pas de reprise. L'âge dans le bas monde est court et malheur, malheur à celui qui n'a pas beaucoup de provisions pour le long voyage et la solitude du chemin ». ». C'est alors que Mou^awiyyah se mit à pleurer : « Que Allah fasse miséricorde à Abou l-Haçan, il était par Allah comme tu l'as décrit. Quel est ton chagrin pour lui, Ô Dirar (maintenant qu'il est mort) ». Il lui répondit : « J'ai le chagrin de la femme à qui l'on a égorgé son unique enfant sur ses genoux ».