L’imam Ach-Chafi^iyy

 

 

Il s'appelle ‘Abou ^Abdi l-Lah Mouhammad, fils de 'Idris, fils de Al-^Abbas, fils de ^Outhman, fils de Chafi^, fils de As-Sa'ib, fils de ^Oubayd, fils de ^Abdi-Yazid, fils de Hachim, fils de ^Abdi l-Mouttalib, fils de ^Abdi Manaf. Il est donc arabe, Qourachiyy, Hachimiyy, Mouttalibiyy. Son ascendance rejoint celle du Messager de Dieu (Allah) en leur ancêtre commun ^Abdou Manaf. Il a été surnommé Ach-Chafi^iyy parce qu’il y a dans son ascendance un homme du nom de Chafi^ qui était un compagnon du Prophète Mouhammad  et dont le père était également compagnon. Etre à la fois compagnon et fils de compagnon est très élogieux pour la personne.

 

Ach-Chafi^iyy est né à Gaza, en Palestine, en l'an 150 de l'Hégire, la même année est décédé l'Imam ‘Abou Hanifah, que Allah l’agrée. Il a consacré sa vie à l’apprentissage et la diffusion de la science de la religion. Il est ainsi devenu un grand saint et un grand savant. L’Imam Ach-Chafi^iyy est décédé au Caire (en Égypte) en l’an 204 de l’Hégire.

Ach-Chafi^iyy a grandi dans une famille pauvre. Son père est décédé alors qu'il était encore jeune, sa mère est partie avec lui s'installer à la Mecque lorsque Ach-Chafi^iyy avais 10 ans.

Sa mère s'appelait Fatimah, fille de ^Abdi l-Lah, Al-'Azdiyyah par rapport à la tribu Al-'Azd. Ach-Chafi^iyy a grandi dans la pauvreté. Il n'avait pas beaucoup d'argent. Ainsi, lorsqu'il apprenait la science de la religion, il écrivait sur des bouts de pierre, de cuir ou encore de feuilles de palme et d’os d'animaux ; il était tellement pauvre qu’il n'avait pas les moyens d'acheter des feuilles.

Ach-Chafi^iyy a mémorisé le Coran[1] (Qour'an) honoré très jeune. Il a également commencé à apprendre les hadiths du Prophète et à les écrire.

Puis il a voyagé pour s'installer à la campagne. Il a vécu avec la tribu de Houdhayl pendant une dizaine d’années afin d‘apprendre la linguistique arabe et le vocabulaire car Houdhayl faisait partie des tribus arabes connues pour leur éloquence. Ach-Chafi^iyy a mémorisé la poésie et les nouvelles de cette tribu.

Tout en apprenant la science, Ach-Chafi^iyy avait appris le tir à l'arc, de sorte que sur 10 flèches tirées, toutes atteignaient la cible. Il a dit à ce sujet : « Ma ferveur portait sur deux choses : le tir à l'arc et la science ; et je suis devenu performant au tir au point d’atteindre 10 cibles sur 10. » Ensuite il s'est tu. C'est alors qu'un de ceux qui l’écoutaient lui a dit : «  Par Allah, tu es encore meilleur dans la science qu'au tir ! »

 

Ach-Chafi^iyy a fondé une école de jurisprudence (madh-hab) : l’école chafi^ite. Dans cette école, il y a l’ancienne (al-madh-hab al-qadim) et la nouvelle (al-madh-hab al-jadid). L’ancienne école date de l’époque où l’Imam Ach-Chafi^iyy vivait en Iraq, puis en Egypte il a fondé sa nouvelle école. Ar-Raziyy, dans son livre "Manaqibou Ach-Chafi^iyy" a dit : « Sache que Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, a composé son livre "Ar-Risalah" alors qu'il était à Bagdad, mais lorsqu'il est retourné en Egypte, il l'a écrit de nouveau ; et dans chacune des deux versions, il y avait beaucoup de science. » C’est là la différence entre l’ancienne et la nouvelle école de  l’Imam Ach-Chafi^iyy.

Le chafiisme, parfois orthographié shafiisme ou chaféisme est l’école la plus répandue aujourd’hui dans le monde, on la retrouve notamment sur le continent asiatique : en Inde et en Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaise, Thaïlande…) ainsi qu’en Egypte, au Yémen, et dans les pays du Cham (Liban, Syrie, Palestine et Jordanie).

 

Allah ta^ala a honoré Ach-Chafi^iyy par différents dons parmi lesquels en plus de sa grande science, il y a la modestie.

Ach-Chafi^iyy, que Allah lui fasse miséricorde, possédait une voix exceptionnelle au point que lorsque, tout jeune, il récitait le Qour'an, les gens allaient vers lui pour écouter sa belle voix et certains de ceux qui étaient assis à écouter sa récitation tombaient par terre, tant ils craignaient Allah, à cause du secret de sa récitation.

Il était extrêmement généreux et courageux. Il était de plus très adroit au tir à l’arc. Il avait un comportement d’excellence.

 

Parmi les particularités que Allah lui a accordées, il faisait partie des grands saints, des vertueux de Allah, des connaisseurs, des gens qui avaient le kachf, à savoir le dévoilement par la grâce de Dieu.

Une fois il s'est adressé à 3 de ses plus grands élèves. Il a dit au premier : « Toi tu seras dans le hadith. » L'élève s'appelait Ar-Rabi^ Ibnou Soulayman et il fût effectivement parmi les gens du hadith. Au deuxième il a dit : « Toi tu seras dans le débat. » Cet élève s'appelait Al-Mouzaniyy et il s’est avéré également très fort dans le débat. Il avait le dessus sur les mauvais innovateurs et leur donnait des arguments qui les faisaient taire. Au troisième, il a dit : « Toi, tu seras dans le fer. » Il s'appelait Al-Bouwaytiyy et est devenu un savant en Egypte. Il a vécu à l’époque de la discorde des Mou^tazilah et a été enchaîné avec des fers, et transporté ainsi d'Egypte jusqu'à Bagdad.

Dieu lui a donc dévoilé ces informations au sujet de ses élèves bien avant leur advenue, c’est ce qu’on appelle le kachf (dévoilement). La suite