Asma la fille de Abou Bakr

 

 

ASMA la fille de Abou Bakr Dhatou n-Nitaqayn.

C'est une Emigrante glorieuse une femme compagnon éminente une grande dame de par son intelligence son honneur et sa détermination. Elle est née vingt sept ans avant l'émigration elle était de dix ans plus âgée que sa sœur ^A'ichah de même père et elle était la sœur de ^Abdou l-Lah Ibnou Abi Bakr de même père et de même mère. Sa mère s'appelle Qatlah ou Qatilah la fille de ^Abdou l-^Ouzza elle était de Qouraych de Banou ^Ammar Ibnou Rouway. Elle était entrée en Islam tôt à La Mecque et Az-Zoubayr Ibnou l-^Awwam l'avait épousée et l'avait faite émigrer alors qu'elle était enceinte de son fils ^Abdou l-Lah. Elle avait accouché à Qouba et vécut jusqu'à ce que son fils reçoive le califat et jusqu'à ce qu'il décède elle mourut peu de temps après lui.


Son nom

Elle était surnommée Dhatou n- Nitaqayn parce qu'elle avait préparé leurs provisions au Messager  et à son père Abou Bakr que Allah l'agrée lorsqu'ils avaient décidé d'accomplir l'émigration et elle avait eu besoin de quoi attacher leurs provisions ; c'est alors qu'elle avait coupé son voile en deux avec une moitié elle avait attaché les vivres et avec l'autre moitié la provision d'eau. C'est pour cela qu'elle fut appelée Dhatou n- Nitaqayn celle qui a les deux morceaux d'étoffe.

'Asma' que Allah l'agrée a dit : « Lorsque le Messager de Allah et Abou Bakr furent sortis un groupe de Qouraych parmi lesquels il y avait Abou Jahl était venu à nous et s'était arrêté devant la porte de Abou Bakr. Je suis sortie vers eux et ils m'ont dit : ' Où est ton père fille de Abou Bakr ? ' Je leur ai dit : ' Je ne sais pas par Allah où est mon père '. C'est alors que Abou Jahl leva la main il était méchant abominable et il m'a giflée sur le visage d'un coup tel que ma boucle tomba puis ils partirent ».


Ses enfants et sa vie

Az-Zoubayr Ibnou l-^Awwam Ibnou Khouwaylid l'avait épousée et lui donna ^Abdou l-Lah ^Ourwah Al-Moundhir ainsi que ^Asim Al-Mouhajar Khadijah Al-Koubra 'Oummou l-Haçan et ^A'ichah. Il l'avait épousée alors qu'il n'avait sur terre ni bien ni esclave ni rien d'autre que son cheval. Elle affourageait son cheval et il lui donnait sa nourriture. Elle pilait les grains et elle lui donnait de l'eau. 'Asma' disait « Je pétrissais et je ne savais pas bien faire le pain alors des voisines à moi parmi les 'Ansar les partisanes qui étaient des femmes véridiques faisaient le pain pour moi ». Elle a dit :  Je transportais les grains de la terre de Az-Zoubayr que le Messager de Allah avait accordé à mon nom et il se trouvait à deux tiers de farsakh. 

Elle a dit : « Un jour j'étais venue avec les grains sur ma tête j'ai rencontré le Messager de Allah un groupe de ses compagnons l'accompagnait il fit des invocations pour moi puis me dit ce qui signifie : ' Viens ' pour me prendre derrière lui. Alors j'ai eu honte de marcher avec des hommes et je me suis rappelée Az-Zoubayr et sa jalousie. ' Elle a dit : ' Le Messager de Allah a su que j'avais eu honte et je suis allée à la rencontre de Az-Zoubayr et je lui ai dit : j'ai rencontré le Messager de Allah avec les grains sur ma tête avec lui un groupe de compagnons et il a fait accroupir sa monture pour que je monte avec lui mais j'ai eu honte car je connais ta jalousie '. Il a dit : ' Par Allah le fait que tu portes les grains m'est plus difficile que le fait que tu montes  ».

Elle a dit : « Jusqu'à ce que Abou Bakr l'apprenne il envoya une femme à notre service qui a satisfait à mon travail c'est comme s'il m'avait affranchie. ' Az-Zoubayr était dur avec elle. Un jour elle était allée voir son père et s'était plainte de lui. Il lui a dit : ' Fille fait preuve de patience l'épouse si elle a un mari vertueux qui meurt et qu'elle n'épouse personne après lui Allah les regroupe au paradis ». On rapporta de Hicham Ibnou ^Ourwah d'après son père qu'il a dit : ' Je suis rentré voir 'Asma' alors qu'elle accomplissait la prière je l'avais entendue réciter cette 'ayah qui signifie : « Allah nous a accordé la grâce et nous a préservé du châtiment ». Alors elle demanda que Allah l'en préserve. Je me suis levé alors qu'elle demandait encore la préservation. Lorsque cela se prolongea je partis au marché puis je suis revenu elle était encore en train de pleurer en demandant la préservation.

Ses comportements et ses caractéristiques

Au cou de 'Asma' il y avait une tumeur. Le Prophète  passa sa main dessus et dit : « Ô Allah guéris-la de son abomination et de son mal ». Elle avait aussi des maux de tête elle posait alors sa main sur sa tête et disait : « Ceci est mon corps et ce que Allah pardonne est encore plus ». Lorsqu'il arrivait qu'elle tombe malade d'une maladie elle affranchissait tout ce qu'elle possédait comme esclaves.

'Asma' était présente le jour de la conquête de Al-Yarmouk avec son époux Az-Zoubayr. Elle avait accompli beaucoup de bien ce jour-là. Ayant pris un poignard du temps de Sa^id Ibnou l-^As lors de la dissension elle l'avait mis sous sa main. On lui dit :  Qu'est-ce que tu fais avec ?  Elle répondit : « Si jamais un voleur entre je lui donne un coup dans le ventre ». Le calife ^Oumar Ibnou l-Khattab ordonna pour elle mille dirham. Elle a rapporté que Allah l'agrée d'après le Prophète  cinquante huit hadith Al-Boukhariyy et Mouslim s'étaient mis d'accord sur quatorze d'entre eux. Dans une version on a rapporté de 'Asma' parmi les hadith des deux sahih vingt deux et ceux qui étaient sujet à accord parmi eux étaient au nombre de treize Al-Boukhariyy cinq et Mouslim quatre.


Elle était que Allah l'agrée poète et elle disait aussi de la prose elle parlait correctement et avec clarté. Elle était de ceux qui sont généreux elle n'épargnait rien pour le lendemain disant à ses filles « Dépensez et donnez l'aumône n'attendez pas le surplus parce que si jamais vous attendez le surplus vous ne laisserez rien et si vous donnez en aumône vous ne sentirez pas le manque de ce surplus ». On rapporte de Hicham Ibnou ^Ourwah d'après son père qu'il a dit : « Je suis entré moi et ^Abdou l-Lah Ibnou z-Zoubayr auprès de 'Asma' dix nuits avant la mort de Ibnou z-Zoubayr alors qu'elle était malade. ^Abdou l-Lah lui a dit : ' Comment te sens-tu ? ' Elle a dit : ' Malade ' et il lui a dit : ' Il y a certes dans la mort un repos '. Elle a dit :  Peut-être désires-tu ma mort ? C'est pour cela que tu le désires et que tu ne le fais pas  . Alors ^Abdou l-Lah se tourna vers moi elle se mit à rire. Elle dit : ' Par Allah je ne souhaite pas mourir pour que tu ne me voies pas morte soit tu es tué et j'espère les récompenses de Allah soit tu gagnes et je serais heureuse pour toi ».

Quant à son amour propre son honneur et son courage tout cela était compris dans les paroles qu'elle a dites à son fils ^Abdou l-Lah lorsqu'il était entré auprès d'elle alors qu'elle était aveugle et avait atteint cent ans il lui a dit : « Mère tu ne vois plus les gens m'ont humilié et ils ont humilié les gens de ma famille». Elle lui répondit : « Les petits de Banou 'Oumayyah ne joueront pas avec toi vis honorable et meurs honorable. Par Allah que l'on me présente de bonnes condoléances à ton sujet après que tu m'as précédée ou alors que je te précède. Parce que je ne me sentirai pas bien jusqu'à ce que je vois ce qui doit t'arriver ». Puis elle dit : « Ô Allah je me remets à Toi et j'accepte Ta prédestination alors accorde-moi en ^Abdou l-Lah la récompense de ceux qui remercient ».


Dans une version ^Abdou l-Lah était entré pour faire ses adieux et il détestait venir ainsi à elle car il n'aimait pas venir auprès d'elle pour lui ordonner d'accepter le pacte de la part de ses ennemis. Alors qu'il était entré la voir et qu'elle ne voyait plus il lui fit passer le salam et elle lui dit : « Qui est là ? ' Il lui dit : ' C'est ^Abdou l-Lah '. Alors elle le sentit puis elle dit : ' Mon fils meurs honorable '. Il lui a dit : ' Cet homme m'a donné un pacte ' c'est-à-dire Al-Hajjaj. Elle lui a dit : ' Mon fils n'accepte pas le bas-monde la mort est inéluctable '. Il lui dit : ' Je crains qu'il ne joue de mon corps après ma mort '. Elle lui avait répondu : ' Le mouton lorsqu'il est égorgé il n'est pas sûr de ne pas être dépecé ». Il sortit et combattit jusqu'à mourir. D'après ^Abdou l-Lah Ibnou z-Zoubayr il m'a dit : ' Je n'ai pas vu de femme qui soit plus généreuse que ^A'ichah et 'Asma'. Mais leurs générosités étaient différentes. ^A'ichah rassemblait les choses jusqu'à ce qu'elle en réunisse une part et la divise. Quant à 'Asma' elle ne retenait rien du tout pour le lendemain. ' 'Asma' Bintou Abi Bakr As-Siddiq est morte après son fils ^Abdou l-Lah Ibnou z-Zoubayr - quelques nuits plus tard. Sa mort arriva le mardi dix-sept nuits passées de Joumada l-'Oula de l'an 73.


'Asma' Bintou Abi Bakr que Allah l'agrée est un bon exemple parmi les femmes compagnons véridiques un exemple d'épouse vertueuse patiente et de mère protectrice que Allah lui fasse miséricorde.