Le mérite de jeûner le 15 em jour de cha^bane

 

 

Le Messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam a dit


   إذا كانت ليلة النصف من شعبان فقوموا ليلها


وصوموا نهارها


('idha kanat laylatou n-nisfi min Cha^ban faqoumou laylaha wa soumou naharaha)

Ce qui signifie : « Lorsque c'est la nuit de la mi-Cha^ban, accomplissez des actes surérogatoires pendant sa nuit et faites le jeûne pendant sa journée », [rapporté par Ibnou Hibban]. Il a dit également :


« أفضلُ الصلاةِ بعد الفريضةِ صلاةُ الليلِ »


('afdalou s-salati ba^da l-faridati, salatou l-layl )

ce qui signifie : « La meilleure prière, après la prière obligatoire c'est la prière surérogatoire effectuée de nuit » [rapporté par Mouslim ].

La nuit de mi-Cha^ban est une nuit bénie. Parmi les meilleures choses que puisse faire la personne durant cette nuit, c'est de veiller sa nuit et de jeûner la journée qui suit et de faire preuve de piété à l'égard de Allah durant cette nuit.

La piété à l'égard de Allah signifie accomplir les devoirs et éviter les interdits. Il convient à la personne durant cette nuit tout comme il lui convient à tout moment de se rappeler que la mort arrive sans aucun doute et que les gens vont être rassemblés et ressuscités, interrogés et que leurs actes leur seront exposés. Alors, celui qui a cru et fait preuve de piété aura réussi et celui qui a mécru et fait preuve d'injustice aura perdu.

Ainsi, la personne doit s'occuper convenablement de son approvisionnement pour l'au-delà, avec sérieux et application. La mort arrive et elle est proche, alors à toi de t'approvisionner pour l'au-delà à partir de ce bas-monde avec sérieux. Il nous est parvenu à ce sujet la parole de Allah ta^ala :


{ ولا تنس نصيبك من الدنيا }

(wa la tansa nasibaka mina d-dounya )

ce qui signifie : « N'oublie pas ta part à partir de ton bas-monde pour ton au-delà ».


Ainsi celui qui s'approvisionne pour son au-delà à partir de ce bas-monde fait vraiment partie de ceux qui s'approvisionnent. Et celui qui rate son approvisionnement pour l'au-delà à partir de ce bas-monde l'aura manqué parce qu'il n'y aura plus d'approvisionnement après la mort. Il est également indispensable de rappeler ici que la recherche de la science de la religion est un devoir pour chaque musulman. Le Messager de Allah a dit :


« طلب العلم فريضة على كل مسلم »

(talabou l-^ilmi faridatoun ^ala koulli mouslim )

ce qui signifie : « Quérir la science de la religion est une obligation pour chaque musulman », [rapporté par Al-Bayhaqiyy].


Par ailleurs les hadith suivants sont mensongers : (Rajab est le mois de Allah, Cha^ban c'est mon mois et Ramadan est le mois de ma communauté) et le hadith : (Rajab c'est le mois de la demande de pardon, Cha^ban c'est le mois de la prière et de l'invocation en faveur du Prophète et Ramadan c'est le mois du Qour'an, alors appliquez-vous, que Allah vous fasse miséricorde), ces deux hadith n'ont aucun fondement.

Quant à la récitation de sourat Yaçin durant cette nuit, elle comporte une récompense tout comme pendant le reste des jours et des nuits. Seulement, il n'a pas été rapporté du Messager de Allah qu'il est recommandé de la réciter pendant cette nuit en particulier.

Il convient aussi de ne pas croire que c'est au sujet de cette nuit que Allah dit:


{ فيها يفرق كل أمر حكيم }

(fiha youfraqou koullou ‘amrin hakim )

ce qui signifie : « C'est pendant cette nuit que sont partagées toutes les destinées sages », [sourat Ad-Doukhan]

  même si certains gens du commun se sont passés le mot qu'il s'agirait de la nuit de la mi-Cha^ban, car cela n'est pas vrai. Ce qui est vrai, c'est qu'il s'agit de la nuit de Al-Qadr et la signification de (fiha youfraqou koullou ‘amrin hakim), c'est que Allah donne la connaissance à Ses anges durant cette nuit-là, la nuit de Al-Qadr, sur les détails de ce qui va avoir lieu depuis cette nuit jusqu'à la nuit de l'année suivante, en fait de mort, de vie, de naissance, de subsistance et ce qui est du même ordre. Allah dit :


 » كل يوم هو في شأن « 

(koullou yawmin houwa fi cha’n )

[sourat Ar-Rahman], le Messager a expliqué cette 'ayah en disant :


« يغفر ذنبًا ويكشف كربًا ويرفع قومًا ويضع آخرين »


ce qui signifie : « Il pardonne un péché, Il lève une épreuve, Il élève un peuple et Il en rabaisse d'autres ».


Ceci est en accord avec la parole de certaines personnes qui disent : (soubhana l-Ladhi youghayyir wa la yataghayyar) ce qui signifie : « Il est exempt de toute imperfection Celui Qui fait changer alors que Lui Il ne change pas ». Ce sont de belles paroles parce que le changement advient aux créatures et non pas à Allah ni à Ses attributs.

Parmi les choses contre lesquelles il convient de mettre en garde, il y a une invocation que certaines personnes se sont habituées à répéter durant cette nuit ; ils disent : (Allahoumma 'in kounta katabtani ^indaka fi 'oummi l-kitabi mahrouman 'aw matroudan 'aw mouqattaran ^alayya fi r-rizq famhou l-Lahoumma bifadlika chaqawati wa hirmani wa tardi wa 'iqtara rizqi)

Ces termes, certains les ont rapportés de ^Oumar, Ibnou Mas^oud et de Moujahid mais cela n'a pas été confirmé. En effet, celui qui croit que Allah change Sa volonté par l'invocation de quelqu'un qui invoque, sa croyance a été corrompue parce que la volonté de Allah est éternelle exempte de début et exempte de fin. Il n'advient à la volonté de Allah ni changement ni modification, pas plus qu'à aucun de Ses attributs, ni à Sa science, ni à Sa puissance ni à Sa prédestination. Ainsi, il n'est pas permis à l'homme de croire qu'il pourrait advenir à Allah de vouloir une chose qu'Il ne voulait pas de toute éternité, tout comme il n'est pas permis de dire qu'il Lui advient la connaissance d'une chose qu'Il ne savait pas de toute éternité. Ainsi, la volonté de Allah ne change pas par l'invocation de quelqu'un qui invoque ou par l'aumône de quelqu'un qui donne une aumône ou par le vœu de celui qui fait le vœu. Le Messager de Allah a dit :


« إن النذر لا يرد من قدر الله و إنما يستخرج به من

 

البخيل »

(Inna n-nadhra la yarouddou min qadari l-Lah wa 'innama youstakhrajou bihi mina l-bakhil )

ce qui signifie : « Le vœu n'empêche pas le destinée de Allah, seulement c'est par le vœu que l'avare donne », [rapporté par Mouslim].

La chose dont Allah sait et veut l'existence de toute éternité, il est indispensable qu'elle soit et cela ne change pas. La chose qu'Il sait qu'elle n'aura pas lieu, n'entrera pas en existence.

Quant à la parole de Allah ta^ala :


{ يمحو الله ما يشاء ويثبت }

(yamhou l-Lahou ma yacha'ou wa youthbit )


elle signifie que Allah ta^ala efface ce qu'Il veut du Qour'an et l'abroge et Il confirme ce qu'Il veut à partir du Qour'an et ne l'abroge pas. Ce qui est visé ce n'est pas que Allah change Sa volonté par l'invocation, l'aumône ou le vœu ou autre que cela. Si Allah changeait sa volonté par l'invocation, Il l'aurait changé pour Son Prophète l'Elu salla l-Lahou ^alayhi wa sallam puisque le Messager de Allah, salla l-Lahou ^alayhi wa sallam a dit :


« سألت ربي أربعًا فأعطاني ثلاثًا ومنعني واحدة

 

: سألته أن لا يكفِّر أمتي جملة فأعطانيها وسألته أن لا

 

يهلكهم بما أهلك به الأمم قبلهم فأعطانيها، وسألته أن لا

 

يظهر عليهم عدوًا من غيرهم فيستأصلهم فأعطانيها،

 

وسألته أن لا يجعل بأسهم بينهم فمنعنيها »

(sa'altou rabbi 'arba^an fa'a^tani thalathan wa mana^ani wahidah : … )

Ce qui signifie : « J'ai demandé à Mon Seigneur quatre choses. Il m'en a accordées trois et ne m'en a pas exaucé une. Je lui ai demandé de faire que ma communauté ne soit pas dans sa totalité mécréante. Il me l'a accordé. Je lui ai demandé de ne pas les faire périr par ce par quoi Il a fait périr les communautés avant eux. Il me l'a accordé. Je lui ai demandé de faire qu'il n'y ait pas un ennemi étranger à eux qui prenne le dessus sur eux tous et les déracine. Il me l'a accordé. Et je lui ai demandé de faire qu'il n'y ait pas de guerres entre eux mais Il ne me l'a pas exaucé », [rapporté par le Hafidh ^Abdou r-Rahman Ibnou Abi Hatim d'après Abou Hourayrah].


Mouslim a rapporté ce hadith d'après Thawban, d'après le Messager de Allah

 

:

« سألت ربي ثلاثًا فأعطاني ثنتين ومنعني واحدة »


(sa'altou Rabbi thalathan fa'a^tani thintayn wa mana^ani wahidah : … )

ce qui signifie : « J'ai demandé à mon Seigneur trois choses Il m'a accordé deux et m'en a refusée une », Et dans une autre version :



« قال لي يا محمد إني إذا قضيت قضاء فإنه لا يرد »


(Qala li ya Mouhammad 'Inni 'idha qadaytou qada'an fa'innahou la youradd )

Ce qui signifie : « Il m'a dit : Ô Mouhammad, si Je destine quelque chose, elle ne sera pas changée ».

Alors mieux que le dou^a' cité précédemment qui comprend ces mauvaises paroles, il y a cette invocation même si elle n'a pas été rapportée du Messager de Allah, qui est la suivante :

Allahoumma ya Allahou ya Allahou ya Allah ya Hayyou ya Qayyoum ya Ghafour ya Tawwab ya Fattahou ya Razzaq ya Waçi^ou ya Mou^in ya Bacit ya Moubdi' ya Wahhab ya Matin wa ya Hafidh ya Waliyyou ya Kafi ya Hacib ya 'Arhama r-Rahimin ya Dha l-Manni wa ya Dha l-Fadl wa ya Dha l-Jalali wa l-'Ikram wa ya Dha t-Tawli wa l-'In^am wa ya man tamhou ma tacha' wa touthbitou ma tacha' liman tacha' wa ya man ^indaka 'oummou l-kitab bihaqqi 'asma'ika l-housna wa 'ayatika l-^oudhma wa bihaqqi smika l-^adhimi l-'a^dham wa bi t-tajalli fi laylati n-nisfi min cha^bani l-moukarram salli ^ala sayyidina wa mawlana wa habibina wa chafi^ina wa maladhina Mouhammad raçoulika wa nabiyyika l-'akram salatan kamilatan da'imatan taktoubouna biha ^indaka fi hadhihi l-laylati l-moubarakah maghfourina lahoum mas^oudina mou^ammirina bi l-khayr marzouqina mouwaffaqina li l-'adhkari wa t-ta^ati wa l-khayrati wa l-haçanat wa moustaghnina bifadlika fi d-darayn ^amman siwak, wa salli ^ala sayyidina Mouhammad salatan taktoubouna biha fi hadhihi l-laylati mina s-sou^ada'i wa s-salihin wa tarzouqouna biha fi d-darayni 'imanan kamilan wa kamala l-yaqin bihaqqi sayyidina Mouhammadin sayyidi l-mourçalin wa 'imami l-mouttaqin wa mahboubi Rabbi l-^alamin wa takchifou biha ^anna l-baliyyati wa l-'afati wa l-^ahati l-waridah bi'iradatika hadhihi s-sanata litousiba biha man tacha'ou min ^ibadika 'innaka Moujibou d-da^awati wa ma dhalika ^ala l-Lahi bi^aziz, wa salla l-Lahou ^ala sayyidina Mouhammad wa ^ala 'alihi wa sahbihi wa sallim.


La louange est à Allah, le Seigneur des mondes